Bits & Scraps

Sunday, October 12, 2008

Backcasting II

Bon !

Je sui tombé c matin sur d archive de 2008, l'année où lé bourse se sont effondré. J'avè 60 ans, encor' 1 boulot et je trouvè que mé cheveux virè trop vite o blanc sur lé tempe et fichè karément le camp sur le o de la têt'. 

Je kroi ossi ka lepok', la réform de l'ortograf néT pas encor' en place.  Il y avé mm dé gen ki prétendè que c néT pas util, puisk les ordis allè corrigé la frap' plus vite que lé oteur'. Visiblmt pô dan le vré ! Tour le monde né pô doué pr la propsectiv' !

G me rapel' mm que lékol' sémit' a fayi gagner, mé enlever les voyel's néT pô ossi simpl'. J m rppll mm qu'nlv ls vyll ntt ps ss smpl, lol ! Il faut une ligne écrite à la mode d'antan pour que l'esprit s'habitue et passe en mode de lecture rapide, où il occulte de toute façon les voyelles et ne lit que les consonnes. trop compliqué, çà a planté ! Sauf dans des sectes passéistes, qui perpétuent des traditions de mondes qui auraient pu être... Voir par exemple virtuelocarré.org. 

Bref, je voulais me remettre à la tradition ancienne des blogs et y dire ma pensée d'aujourd'hui. 

Tiens, désolé, voilà que la fonction orthographe classique s'est remise en place automatiquement et je ne peux pas la désactiver.  Sûrement un virus ou un vers qui s'est infiltré dans mon système, à moins que ce ne soit un réflexe liée aux pensées latentes que je vais vous exposer ? 

Je crois que j'avais concocté un truc dans ce genre il y a longtemps, une espèce de musique d'ambiance, de décor holistique pour mettre mon contexte en accord avec mon humeur intellectuelle du moment...

Donc, je me suis refait pousser la barbe ce matin. J'ai choisi une barbe blonde et je l'ai complétée par des cheveux noirs, qui s'écoulent en volutes anglaises sur mes épaules. Réminiscence du Molière que j'étais à 20 ans... Au moins image de Molière, pas plus.

En fait, cet effondrement de la bourse en 2008 a été une bénédiction. 

Cà a nettoyé les écuries d'Augias, perçé les bulles et les abcès. Libéré la pensée, l'imagination, produit de la richesse pour créer, vivre et survivre ! Les mauvais ont été reconduits dans les enfers dont ils n'auraient jamais du sortir. Les bons et les doux ont hérité de la terre. Et quelques transsexuels ont basculé du bon côté de la force. 

Ces apparentes métaphores n'en sont plus, puisque la théorie de cette transition, de cette révolution, de cette rupture de paradigme majeure, cette mère de tous les changement de cycles, qui a renvoyé Schumpeter, Kondratief et même en partie Braudel dans les livres d'histoire de la pensée archaïque, a dû faire appel à la totalité d'entre eux pour comprendre et expliquer ce qui s'est vraiment passé.

Il y a même eu cette rupture manichéenne de la ligne du monde, cet éclatement fondamental de l'univers sur des lignes de rupture quantiques en deux variétés dont nous sommes l'une. Ailleurs, inaccessible pour nous dorénavant, existe un autre monde où les choses se sont reconstruites autrement et où la la liberté et le foisonnement ne sont pas la règle. Où les puissants sont encore plus puissants que dans l'ancien monde et les pauvres encore plus pauvres. 

Qu'on ait dû les laisser partir sur leur ligne de temps est certainement le plus gros échec moral de notre nouveau monde. Le lien avec eux est dans notre mémoire, dans notre honte et notre culpabilité collective. Ils n'ont pas emporté avec eux tout le mal, ni tout le souvenir du mal. Le malin reste tapi encore en nous tous.

Mais si j'ai 113 ans, si j'en parais 40, si je passe le plus clair de mon temps à écrire, à réfléchir, à peindre et à faire de la musique globale, c'est grâce au crash.

.../... A +

Il faut que je prenne une douche et que j'aille acheter du pain !











Saturday, October 11, 2008

1 an = 1 million d'années

Facteur 6, mais en échelle logarithmique ! Un million donc. 

C'est le rythme auquel nous consommons les combustibles fossiles par rapport au temps qu'il a été nécessaire pour les fabriquer, selon des processus géologiques. 

Puissants, autonomes, d'une certaine manière auto-organisés, ces processus d'une grande complexité passent par des étapes biologiques avant d'être chimiques et ont des cinétiques très lentes.

Ce facteur 10 à la puissance 6 est à comparer au facteur 4 que l'IPCC réclame pour réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre. 

On nous demande de faire de façon organisée 250.000 fois moins que ce nous avons fait de façon désorganisée. Au cours du XXème siècle, une époque où nous avions été 1 million de fois plus rapide que les processus auto-organisés.

Tout le monde me suit ? 

Backcasting, rétrospective

Je profite de mes quelques minutes de réseau électrique pour poster mon blog quotidien. G failli écrire mon bog... Mais c'est le monde qui n'arrête pas de beugger, pas moi.

D'ailleurs, quand on y pense, qu'il était beau le temps des lapsus freudiens !

Evidemment, cela ne marchera que si mon lien au réseau www fonctionne aussi en même temps. Let's pray! 

Ensuite, ce sera une bouteille à la mer, qui arrivera là où elle doit, quand elle le pourra. Le www comme un océan et ses courants, ou comme le parti socialiste (français). Je me demande d'ailleurs  si il existe toujours, le PS ?

Donc aujourd'hui, j'ai sorti une nouvelle pile d'actions et les ai suspendues dans les WC. Là au moins elles servent encore un peu à quelque chose. Elles sont recyclées. Elles deviennent des actions vertes, des actions bio, qui vont retourner à notre mère la terre grâce aux bactéries, qui elles prolifèrent. Pas du tout accros au CAC-40, elles !

Une bonne ligne politique serait peut-être de se mettre au service des bactéries. Ce sont elles qui vont hériter de la terre.

Dans la fenêtre d'émission de France Info d'hier, j'ai entendu que le CAC-40 était négatif à -5700. Ils n'avaient pas les chiffres du Dow Jones, ni ceux du Nikkei. Cà fait plusieurs semaines qu'ils n'ont pas de nouvelles de ces pays devenus vraiment très lointains, maintenant.

Je me demande d'ailleurs qui publie ces chiffres ? Puisque les bourses sont fermées depuis octobre 2008 ! Des bourses apparues par génération spontanée ? Infiltrées par les bactéries ?

Les rats que j'ai attrapés hier étaient délicieux. Avec des raves en légumes. Tout saignant et al dente, car je n'ai pas assez de bois pour les cuire plus longtemps. Et je ne consomme pas tout ce que j'ai, car j'en réserve pour mettre au point  mon four à charbon de bois. Pour augmenter mon efficacité énergétique.  Cette recherche me coûte cher en ressources. Mais c'est un investissement pour l'avenir, que je me dis. 

Réminiscence de phrases que j'ai entendues il y a longtemps ?

D'ailleurs, trouver du bois devient problématique. Cette nuit,  j'ai même dû sortir ma trompette de brume pour éloigner des sylvi-braconniers, qui voulaient sans doute me piquer ce qui m'en reste dans l'arrière-jardin.

Grand événement hier, on a entendu le bruit lointain d'un réacteur.  Une traînée de condensation haut dans le ciel. Il y a encore des gens qui volent ! Du kérosène quelque part... Qui serait probablement plus utile pour faire la cuisine que pour se promener dans l'azur. 

Pour les vigilants, il venait du NEN. La traînée était double.  Il devait être à 35.000 pieds. Probablement un civil, airbus 320 ou 319. Renvoyez l'ascenseur, SVP, si vous trouver le lieu où il se cache, avec ses réserves de kérosène.

A moins que ce ne soit pas un avion ? Déjà une espèce mutante capable de vivre là haut ? Là aussi, évaluez les risques et les possibilités - et renvoyez !

Bon, çà va bientôt couper, il faut que j'arrête.

Malheur à Wall Street !

A +!

Le sédentaire impénitent malgré lui.

Friday, January 04, 2008

La notation des ministres...

Bel exercice de divan auquel se livre la classe politique que ce débat sur la notation des ministres par le PM !

L'opposition a réagi unanimement, dixit France 2, contre la proposition. Les citoyens ordinaires qui participent aux échanges sur internet trouvent au contraire cela très bien : normal, ce qui est bon pour eux, est aussi bon pour un ministre !

Comment décoder cette cacophonie ?

D'abord, quelques remarques préliminaires.

On a tous compris que Sarko gère l'action de l'exécutif comme un flux RSS, dont la charte est de sortir une nouveauté auto-proclamée régulièrement, au moins plusieurs fois par jour, et de préférence incluant son nom dans l'énoncé. Cette idée de noter les ministres fait bien sûr partie de cette pratique sportive.

Donc, pas de problème pour le dire et le redire : on veut saouler le bon peuple avec une image de dynamisme et de modernisme du gouvernement ! Qui n'a aucune raison de représenter la réalité.

Mais so what? En faisant de la créativité permanente, on trouve de temps en temps de bonnes idées et il est très difficile de faire autrement, sauf à mettre en place un filtre pour ne garder que les mauvaises idées...

Enfin, il faudrait dire aussi que personne n'a passé beaucoup de temps à expliquer comment le PM va s'y prendre pour évaluer - pas noter - ses ministres. L'exercice, sans être complètement trivial, demande un peu de travail, pas de savants nobélisables, mais de gens qui y passent du temps, intelligemment et sérieusement. On n'a pas trop vu le cahier des charges de l'évaluation dans la grande presse et, par la pratique de ces choses dans l'entreprise que nous avons, nous les citoyens ordinaires, cela peut faire toute la différence entre un gadget et un outil puissant !

Donc, décodons....

Première piste, peut-être bien que l'opposition est vraiment contre l'idée de noter les ministres ?

Contre l'idée de noter en général ? Parce que rechercher la performance serait un signe d'allégeance aux démons de l'économie de marché ?

On sent ce genre de réaction dans le commentaire de ma compatriote, porte-parole du PS, Aurélie Filippetti, ce qui incite à se dire qu'en tant que citoyen, nous devrions nous aussi, évaluer nos députés... C'était peut-être d'ailleurs l'un des propositions de Ségolène dans ses improvisations sur la démocratie participative ?

Si c'est le cas, c'est du pur ringuardisme, une façon de regarder uniquement derrière soi et de refuser le temps qui passe et les bonnes idées venues d'ailleurs ! Les évaluations ont toujours été accueillies avec ce genre d'arguments, avant d'être mises en place. Les choses se sont faites quand même, pas nécessairement à la hussarde d'ailleurs, et, in fine, tout le monde a constaté que c'était positif pour tous les acteurs, quel que soit leur niveau.

Autre piste, l'opposition se doit de s'opposer. C'est son rôle, la posture qu'elle doit prendre pour être "lisible" par l'opinion. Là, c'est un sans faute ! lol !

Evidemment, on pourrait rétorquer qu'on peut s'opposer avec subtilité et pas seulement comme un taureau butté qui fonce dans la cape rouge du torero.

Une façon de le faire serait de répondre chiche ! Fillon note ses ministres et bien, nous, l'opposition, on va faire pareil, en commençant par Sarko, qui n'est pas dans le système aujourd'hui et en descendant au PM et à ses ministres. On va le faire régulièrement et sérieusement, ce qui donnera l'occasion d'analyses régulières et approfondies de leurs politiques et de leurs performances.

Car vérifier si l'action gouvernementale atteint ses objectifs avoués, n'est-ce pas le rôle de tout homme politique ? Si une trop grande partie ne sert qu'à communiquer, qu'à faire des effets d'annonce, nous avons collectivement un problème. Beaucoup de grain à moudre pour l'opposition et, au moins de temps en temps, de coups de pieds à distribuer par Fillon au cul de ses ministres.

Il y a même des gens qui pensent que ce sont toutes les sciences politiques et leurs méthodes qui devraient apprendre à passer à travers ce filtre de réalisme pragmatique, en révisant radicalement leurs méthodes de travail !

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Sunday, December 09, 2007

Grenelle, CO2 et le gouvernement Fillon

Les nouvelles annoncées ce week-end sur la vignette verte, qui va s'appliquer dès le 1 janvier 2008 en France, sont très intéressantes et méritent différents commentaires.

D'abord, c'est a priori une bonne chose de mettre les citoyens consommateurs en face de leurs responsabilités par rapport au réchauffement climatique et de leur montrer au travers de leur porte monnaie que leurs décisions en matière de mobilité ont un coût environnemental.

Comme les Cassandres avaient annoncé que le transport serait le secteur où cette pression "CO2" ne serait jamais appliquée, car les hommes politiques ne toucheraient jamais à la sacro-sainte voiture, le fétiche de leurs électeurs, on démontre et on constate ainsi que ce problème majeur est traité : en France, les transports sont en effet le premier poste d'émissions de gaz à effet de serre, et il reste l'un des tout premiers en Europe et dans le monde, où la production d'énergie, le secteur industriels et les émissions liées à l'agriculture peuvent leur ravir la première place

Les Grenelles l'ont dit, Fillon et Sarko l'ont fait, sans traîner.

Excellent, selon le principe que toutes les mesures visant à maîtriser le changement climatique comptent et sont bonnes et qu'on ne peut pas choisir entre elles!

Si on fait un petit calcul simple, en calculant le surplus de CO2 émis pendant une vie entière de 200.000 km d'une grosse cylindrée émettant 400 g CO2/km, on voit que le coût afférent se situe à 2.240€ par rapport à une voiture à 120 g/km. Le compte est bon, par rapport aux chiffres qui vont être appliqués en France.

La France a donc mis en place un système simple pour internaliser une externaiité. Les industriels les plus intensifs en CO2 ont leur marché du carbone pour les "aider" à piloter leurs performances. Voilà donc une méthode opératoire qui s'applique aux conducteurs du quotidien, ces petits mais nombreux pollueurs qu'on n'aurait pu inclure dns un schéma d'échange de droits d'émissions.

L'Etat intervient par sa puissance publique et ses bras séculiers que sont les recettes des impôts. Le Trésor, public lui aussi, sert de banque pour conserver les amendes payées par les pollueurs. C'est là le gros intérêt des systèmes de taxe environnementale: tout le monde est couvert, une administration est déjà en place pour la collecter et les nouvelles règles vont s'appliquer du jour au lendemain, ou presque.

Il a même été dit que cet argent sera utilisé pour aider à réduire ces émissions. On peut y croire ou non, car le Trésor Public ne sait pas bien affecter des ressources à des postes de dépenses ciblées, de façon pérenne.

Si on entre encore plus dans les détails, les éloges s'étiolent et les critiques montent en volume.

Les voitures vers lesquelles la mesure devrait orienter les consommateurs à plus petit budget sont les petites diesels françaises. Renault et ses confrères vont s'en réjouir, si çà marche, et l'emploi national aussi.

Mais quid du citoyen ? Les diesels font du bruit et émettent des petites particules, les PM10 et en dessous. On a donc fait un choix entre le réchauffement et la santé publique, volens nolens peut-être, si on croit à la bonne foi de nos dirigeants, bien que le nolens me paraisse peu crédible hic et nunc.

Les petites particules sont en partie arrêtées par des filtres sur les pots d'échappement, qui ne sont hélas pas encore généralisés. Elles pénètrent dans les alvéoles des poumons et y demeurent, endommageant la fonction respiratoire de façon cumulative et durable. On s'émeut à juste titre des nanoparticules que les nanotechnologies vont disperser dans l'environnement, mais avec les émissions des véhicules diesel, nous sommes dans le présent, pas dans le prospectif.

Le bruit est aussi un soucis, car les chercheurs pensent aujourd'hui que nos oreilles nous autorisent un certain capital d'écoute sur une vie entière et que tout bruit, depuis celui du trafic automobile, jusqu'à celui de la musique en continu, qui déferle via les iPods, réduit ce quota initial.

Donc la taxe CO2 a des effets pervers, ce qui est un effet classique quand on met en oeuvre des mesures visant à traiter une question environnementale jusqu'ici externe au système économique.

Le problème est délicat et tous les politiques tombent dans ce piège, qu'il soit profond ou non. La Commission européenne, très proactive dans ce domaine, l'a fait très souvent.

Si on essaie de lister d'autres côtés pervers, c'est facile !

Les véhicules fonctionnant au gaz naturel liquéfié ont été oubliés, de même que ceux qui brûlent un carburant vert, comme le bioéthanol. Le premier oubli est gênant, pour l'équité vis à vis des choix techniques. Le second ne l'est pas, car le bioéthanol, tel qu'il est produit aujourd'hui en Europe, ne permet pas de réduire les émissions de CO2 ; malgré les affirmations contraires des acteurs du secteur, qui fonctionnent dans ce cas selon les pires travers des lobbies. On finira par trouver des bio-carburants qui répondent à ce besoin, comme le bioétahnol issu de la bagasse de canne à sucre au Brésil semble déjà le faire.

Allons un pas plus loin encore.

Pourquoi ne pas subventionner selon les mêmes règles, et le crier haut et fort, les expériences de Vélov et de Vélib, qui remplacent des déplacements automobiles urbains par des efforts musculaires ? Même chose pour l'utilisation des transports en commun. Des mesures allant dans ce sens favoriseraient d'ailleurs les citoyens les plus modestes, qui n'ont pas l'option de rouler en 4x4 et de payer le coût des taxes afférentes, et aussi les citoyens qui s'adaptent au changement le plus vite, souvent des jeunes !

Evidemment tout cela devient très complexe.

Le TGV Est, par exemple, engendre de nouveaux déplacements qui n'auraient pas eu lieu sans lui. On ne peut alors parler de substitution et donc de réduction d'émission, car c'est tout le contraire. Pas simple de faire la part des choses avec les outils dont on dispose aujourd'hui pour mesurer tout cela.

Messieurs les chercheurs à la frontière entre économie et écologie, réfléchissez à cette question SVP ! (NdlR : c'est en cours, heureusement !)

Bonne promenade à vélo pour ce week end, mais surtout pour aller travailler la semaine prochaine, si l'habitat urbain dans lequel vous vivez le permet !

C'est probablement là que les progrès devront être les plus audacieux dans l'avenir: en construisant les pistes cyclables urbaines ou péri-urbaines qui n'existent pas aujourd'hui, et en redessinant les villes pour minimiser les empreintes carbone de ses habitants, pas en réalisant l'équilibre précaire entre coût des terrains constructibles et taxes foncières, comme on le fait encore aujourd'hui, avec beaucoup plus d'effets pervers à long terme que la taxe sur le CO2 des voitures !

Question complémentaire : Où seront construites les futures tours de 100 étages de la ville de Metz ou de celle de Montpellier ?

Saturday, November 24, 2007

Coup de main à Mme Pécresse ou comment sauver l'Université française !

Je crois que j'ai trouvé la solution pour rénover l'Université française, sauver Mme Pécresse du trou noir où elle plonge malgré ses interventions quotidiennes dans les émissions de télévision people, donner raison aux revendications des bloqueurs, pas souvent des étudiants, mais des activistes qui visiblement n'ont pas lu le texte de la loi et n'en ont cure, et suggérer des idées au parti socialiste dont le silence sur le sujet est assourdissant.

Il suffit d'adjoindre aux professeurs de tous poils qui y oeuvrent, des instits de maternelle et des fonctionnaires de l'ANPE.

En effet, l'Université française, aujourd'hui, est avant tout une grande garderie pour vieux ados ou jeunes adultes, qui n'en rapporteront jamais aucune peau d'âne. Donc, confions aux spécialistes, les professeurs des écoles spécialisés en écoles maternelles, le soin de gérer cette mission importante.

Par ailleurs, l'Université a aussi pour mission de soustraire ces étudiants sans avenir des statistiques du chômage. Les gens de l'ANPE se verront donc confier le rôle de les prendre aussi en charge.

A mi-temps, par exemple, avec les instits.

Les profs de Fac, maîtres de conf, chargés de cours et autres ATR pourront alors s'occuper des étudiants qui savent ce qu'ils veulent et qui sortiront diplômés.

On pourra êre amené à faire rapidement un tri entre les deux espèces d'étudiants, mais il ne s'agira en aucun cas d'une sélection.

On pourra aussi concentrer les moyens de l'Université sur les étudiants à haut potentiel (pardon !) et même les renforcer, puisque leurs collègues émargeront à d'autres budgets.

La loi reste la loi et les revendications des étudiants de ne rien changer, surtout !, sont satisfaites.

CQFD! ???

Saturday, November 17, 2007

Faut-il interdire aux étudiants la lecture de Harry Potter ou au contraire distribuer gratuitement l'oeuvre de JK. Rowling aux cheminots en grève ?

Donc, en ce moment-même, les étudiants votent le blocage des universités, parce qu'ils craignent la privatisation de ces grandes institutions et leur contrôle complet par le secteur privé. Une jeune interviewée sur France Info a ainsi déclaré que les départements de Lettres Modernes aillaient disparaître, car aucune entreprise ne voudraient les financer.

La question pourrait être digne d'intérêt si elle se posait vraiment. La réponse, d'ailleurs, pourrait couvrir tout le spectre des opinions, depuis : "au secours, les patrons vont contrôler les grands centres de savoir et de formation des jeunes élites françaises", jusqu'à "la privatisation des universités va leur permettre enfin de concourir à armes égales avec les grandes universités du monde".

Mais la loi Pécresse ne parle pas de cela.

C'est probablement bien dommage. Elle aurait d'ailleurs pu avantageusement aborder de front la question de savoir comment donner aux Universités françaises des moyens qui les mettent sur un pied d'égalité avec les grandes universités internationales. Et aussi celle de dire comment éviter que les étudiants ne s'engouffrent dans l'enseignement supérieur en cohortes serrées et n'en ressortent pour la plupart sans diplômes, mais cassés et écoeurés par des années d'échec.

On est donc dans un monde virtuel ou magique où les protagonistes s'interrogent sur des questions qui ne sont pas d'actualité, même si c'est dommage qu'elles ne le soient pas.

Les étudiants ne sont pas seuls à répondre à une question par une crainte ou par une interrogation de nature différente : l'affaire du référendum sur la constitution européenne avait déjà mis cette tendance en avant au niveau du citoyen et des questions de politique générale ; les effets NIMBY en sont une autre manifestation : je sais bien que l'énergie va venir à manquer, assez vite probablement, mais je ne veux pas d'un terminal méthanier sur la Gironde.

On est en pleine pensée irrationnelle, dans le monde des craintes, des angoisses, des analyses de ce qui est caché derrière le rideau, de la reformulation des questions soulevées dans les débats politiques ou sociétaux et, en fin de compte, de la création d'une gigantesque cacophonie.

Que les médiats relaient d'ailleurs assez bien en donnant la parole aux uns et aux autres, dans une pratique du micro-trottoir, qui n'avait pas beaucoup de sens sans des portes parole exprimaient des points de vue structurés, mais qui reprennent de l'intérêt méthodologique quand la logique et la continuité des échanges se brouillent et tournent au collage.

Par contre, les média ne l'analysent pas encore comme une rupture de la logique à laquelle on avait eu tord de croire ou de s'habituer...

Place aux rumeurs, aux légendes urbaines, au relativisme.... C'est X-Files ou LOST qui quittent le monde virtuel pour entrer dans la vie réelle, la main dans la main avec le café du commerce, la pensée sauvage et l'éclatement du rationnel.

De même que certains avaient expliqué, mi-sérieusement, mi-canular, que la science n'était qu'un discours comme les autres, daté et marqué par les a priori et l'ethnocentrisme culturel d'une époque, on assiste dorénavant à une expression des citoyens qui ne disent plus que leurs émotions dans leur comportement social, syndical et politique. Les émoticons remplaceraient les mots et le tissu serré des raisonnements qu'ils devraient aider à construire !

C'est l'irruption du monde magique de Harry Potter dans la vie de la France du début du 21ème siècle.

En vertu de quoi, je propose qu'on interdise aux étudiants de cesser de lire les aventures du gamin sorcier.

Mais je doute aussitôt de l'efficacité de cette mesure !

Par exemple parce que, à la Fac de Metz, les gens qui mènent la danse ne sont pas des étudiants, bien que la presse les appellent comme cela. Un peu comme si elle déclarait que les gens qu'on rencontre dans les galeries de peintures sont tous des peintres ou dans les hôpitaux tous des médecins ! Il faudrait un peu de journalisme d'investigation pour identifier qui sont ces gens, car là aussi, les rumeurs vont bon train : des trotskistes ou autres crypto-communistes, des anarchistes, ou des provocateurs de droite, des SDF, des casseurs, des terroristes, la cinquième colonne, des extra-terrestres, etc., etc...

D'où les réactions musclées des présidents d'unifs qui exigent du préfet l'envoi de CRS pour déloger la trentaine de d'agitateurs qui agissent et font voter les blocages d'université à main levée par des amphis remplis de beaucoup d'étudiants et de beaucoup de non-étudiants. Et ceux qui se lamentent de la casse des locaux, sans parler du temps perdu par ceux qui ne peuvent plus travailler.


Comment réinviter la raison dans ces débats ? Recréer un dialogue fécond, où la réalité ait droit de cité et où les souhaits et les craintes puissent aussi s'exprimer ?

Finalement, peut-être qu'Harry Potter pourrait nous aider avec sa baguette magique à inventer un gouvernement qui crée les conditions d'un dialogue, pas d'une concertation au sens constitutionnel et coincé de ce terme, des partis politiques qui jouent aussi leur rôle de donner la parole aux gens, avec des mots et pas avec des réactions viscérales et craintives, et des acteurs-citoyens qui provoquent et exigent ce basculement vers la clarté, la réflexion et le résolution de leurs vrais problèmes !


Il y a aussi nos amis cheminots, qui ont arrêté leurs trains loin des gares de voyageurs depuis 4 jours.

Les questions qu'ils posent sont presqu'aussi décalées que celles des étudiants, mais d'une façon différente.

Ils veulent conserver ce qu'ils ont, parce qu'on a passé un contrat avec eux qui le leur garantisse, et parce qu'ils pensent y avoir droit.

Très étonnants d'ailleurs ces trentenaires de la SNCF qui réclament une retraite à 55 ans parce que la pénibilité de leur travail, qui est sans aucun doute réelle, en fera dans 20 ans une absolue et évidente nécessité !

Ils vont en fait vivre 90 ou 100 ans, aux côtés de gens qui auront travaillé au moins aussi dur qu'eux ! Et ils auront eu une vie qui n'a plus rien à voir avec celle des gens à qui on a proposé, il y a bien longtemps, des retraites à de jeunes âges - et qui décédaient souvent avant 60 ans !

Mais ces cheminots ont aussi acquis des droits en les payant par des cotisations, qu'on ne peut simplement gommer sans en parler, sans négocier, sans trouver des aménagements dont la gamme des possibles doit être légion !

D'autant que tous ces gens, lecteurs ou non de Harry Potter, ont raison d'être inquiets.

Essentiellement parce que ceux qui savent, ou qui devraient savoir, ne leur parlent pas de ce que sera véritablement leur véritable.

Dans 30 ans, il est probable que le transport ferroviaire sera plus fort et plus ubiquiste qu'il ne l'a jamais été dans l'histoire. Ceci devrait aider au financement des retraites des cheminots !

L'Université sera aussi toujours là et forte et elle aura par nécessité fait son aggiornamento, volens nolens, et résolu les questions que la loi Pécresse traite encore très mal !

Entre temps, d'autres dangers se seront concrétisés. Le changement climatique sera là, avec le risque de 200 millions d'éco-réfugiés dans le monde, les frictions internationales que cela aura créé - la guerre peut-être et les gouvernements autoritaires, probablement assez peu respectueux de la démocratie, que les peuples auront laissé prendre le pouvoir pour répondre à leurs craintes.

A moins que le monde ne prenne ce danger, bien réel et ni rêvé ni magique, à bras le corps pour le contenir et le maîtriser, s'il en est encore temps ?

Ce serait une bonne chose si les gens de la vie publique, c'est-à-dire ceux qui contrôlent la parole, les politiques et les journalistes, faisaient émerger ces questions essentielles dans le débat publique pour que les citoyens aient accès au réel, le réel futur qui les attend vraiment.

Et pas seulement au réel politiquement correct et aseptisé, autour duquel s'articulent les débats actuels, ceux qui sont rationnels comme ceux qui ne le sont pas.

Si on fait tant appel à l'irrationnel des craintes et que le débat rationnel a perdu de son actualité, c'est peut-être que tous les acteurs publics d'aujourd'hui parlent d'un monde qui n'existe plus vraiment...


Dernières questions.

Quel est le magicien qui a fait disparaître le parti socialiste du paysage politique français ? Quelqu'un l'a-t-il entendu s'exprimer de façon forte et cohérente, depuis quelques semaines ?

Et quelle est la sorcière qui a réduit au silence le président Sarkozy ? En laissant errer ses ministres comme des volatiles affolés dans une basse cour ?

Friday, September 28, 2007

Acropole, Septembre 2007